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Congrès

Publié le 01 déc 2020Lecture 3 min

Urticaire chronique spontané : à la recherche de biomarqueurs de sévérité et de réponse au traitement

C. FABER, Paris
Urticaire chronique spontanée

L’évaluation de la sévérité de l’urticaire chronique spontanée (UCS) repose actuellement sur des éléments subjectifs provenant de l’interrogatoire du patient et des scores d’activité de la maladie et de qualité de vie*. Il serait intéressant d’avoir des biomarqueurs permettant d’apprécier de façon objective la sévérité, mais aussi de prédire la réponse aux traitements.

* UAS7 (Urticaria Activity Score sur 7 jours), AAS (Angioedema Activity Score), DLQI (Dermatology Life Quality Index), CU-Q2oL (Chronic Urticaria-Quality of Life Questionnaire).

Au cours de ces dernières années, de nombreuses études ont évalué l’intérêt potentiel de divers marqueurs biologiques dans l’UCS. Elles se sont intéressées principalement aux taux de polynucléaires éosinophiles et basophiles circulants, à des mar queurs inflammatoi res dont la protéine-C-réactive (CRP), ou d’activation de la voie extrinsèque de la coagulation comme les D-Dimères, et au taux d’IgE. D’autres molécules ont aussi été étudiées à savoir la vitamine D, des pentraxines autres que la CRP, des cytokines notamment l’interleukine-6, des métalloprotéinases, des enzymes comme la transglutaminase 2. L’une de ces publications récentes a rapporté une CRP plus élevée et des taux de basophiles en cas d’UCS sévère et de non-réponse aux anti-H1 avec également, chez les non répondeurs, des D-Dimères plus élevées(1). Dans une autre étude, les patients atteints d’UCS sé vère avaient une éosinopénie et une CRP élevée et les non répondeurs aux anti-H1 et à l’omalizumab, un taux de polynucléaires éosinophiles plus bas(2). D’après les données spécifiques au traitement par omalizumab, la proportion de patients ayant un taux d’IgE est plus importante chez les répondeurs que chez les non-répondeurs, mais il n’y a pas de différence pour les D-Dimères entre ces deux groupes(3). Par ailleurs, deux études sur la corrélation entre les taux d’IgE et la rapidité de la réponse, publiées par le même auteur, ont donné des résultats discordants. Dans la première, les patients répondeurs rapides avaient des taux d’IgE plus élevés que les répondeurs lents(4) alors que dans la seconde, des taux bas d’IgE ont été notés de façon identique dans les deux groupes(5). Enfin, aucun des marqueurs étudiés chez les patients mis en rémission et bénéficiant d’un traitement d’entretien par une faible dose d’omalizumab (CRP, D-Dimères, IgE) n’a permis de prédire les rechutes(6). Pour la ciclosporine, des données indiquent qu’un taux élevée de D-Dimères et un taux bas d’IgE sont corrélés à une bonne réponse au traitement(7). La conclusion de ces différents articles est quasiment identique. Les résultats des études sont parfois contradictoires et, par conséquent, doivent être interprétés avec prudence. Ce d’autant qu’elles sont pratiquement toutes observationnelles et qu’il n’y a pas d’études randomisées sur l’intérêt des biomarqueurs dans ce cadre. À noter également que les dosages des biomarqueurs ont été réalisés de manière ponctuelle — un jour précis, à un instant T — et qu’ils n’ont pas fait l’objet d’un suivi au cours de l’évolution de l’UCS sévère ou non ni au cours du traitement par ciclosporine ou omalizumab. La dernière remarque des auteurs concerne la non spécificité de ces marqueurs, en particulier de la CRP qui est élevée dans de nombreuses pathologies. Il serait bien sûr intéressant de trouver un ou des marqueurs biologiques pour une meilleure prise en charge des patients présentant une UCS. Encore faut-il déterminer ce qu’ils doivent prédire : la bonne ou la mauvaise réponse aux traitements pour aider la prescription, la durée de la réponse pour décider de celle du traitement, la survenue de rechutes pour identifier les patients éligibles à un traitement d’entretien ? Quoi qu’il en soit, à l’heure actuelle, on ne dispose pas encore de biomarqueur(s) utile(s) en pratique pour apprécier la sévérité de l’UCS et la réponse des patients aux traitements.

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